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Comm. de Presse Ve 04.05.10

Albert Anker – Monde en beauté. Pour le centenaire de sa mort et Chantal Michel – Miel, lait et premières violets. Dialogue avec Albert Anker, 7 mai – 5 septembre 2010

Proche de ses semblables

À l'occasion du centenaire de la mort d'Albert Anker, le Musée des Beaux-Arts de Berne présente une vaste rétrospective de l'œuvre diverse de cet artiste suisse majeur. L'exposition s'intéresse à quelques-uns des thèmes caractéristiques de l'œuvre et démontre qu'Anker était un peintre exceptionnel. Des travaux vidéo de Chantal Michel, artiste de la performance et du multimédia, complètent l'exposition.

L'exposition sur Anker que le Musée des Beaux-Arts de Berne organisa en 2007-2008 pour quatre musées japonais et qui jouit au Japon d'un important succès constitue le point de départ de l'exposition actuelle. Composée de peintures, de dessins, d'aquarelles et de faïences, elle représente assurément un des temps forts de cette année de festivités autour du centenaire de la mort d'Anker.

Une précision photographique
Anker représentait le monde avec une précision photographique. En sa qualité de peintre, il se faisait le témoin des changements sociaux de son temps. Anet (Ins), une localité du Seeland qui fut soumise à de grands changements dans la deuxième moitié du XIXe siècle, était le village natal d'Anker. Toute sa vie, il prit part activement à la vie du village, même lorsque, de longues années durant, il passait les six mois d'hiver à Paris. Il rendit souvent compte dans ses œuvres des moments ordinaires de la vie insouciante partagée par les différentes générations de la communauté villageoise. Nombre de ses tableaux montrent des enfants à l'école ou en promenade scolaire, en train d'apprendre ou de s'amuser. Comme secrétaire de la commission scolaire d'Anet, Anker était très au fait des questions d'enseignement et ses peintures reflètent l'évolution du système suisse d'éducation. Elles témoignent de la nouvelle compréhension qu'on eut alors de l'éducation des enfants, de l'enseignement et de l'apprentissage par le jeu.

L'être humain dans sa vie quotidienne à la campagne
Anker a réalisé avec beaucoup d'empathie des portraits de personnes qui l'entouraient dans sa vie quotidienne à la campagne. Ses représentations d'enfants font avant tout figure d'exceptions dans l'art du XIXe siècle. L'artiste saisissait l'enfant comme une petite personnalité en soi, indépendamment de son statut dans son milieu social, de son âge et de son sexe. La présence humaine est également perceptible dans les natures mortes, entre autres parce que les objets représentés portent la trace de leur utilisation. Les représentations d'Anker sont crédibles et elles nous semblent familières. Vérité et beauté ne sont pas chez lui contradictoires. Son réalisme intimiste et lumineux émeut encore aujourd'hui en raison de sa proximité vis-à-vis de ses semblables.

Le rêve contemporain de Chantal Michel
Un pont vers le présent est jeté par Chantal Michel. L'artiste bernoise de la performance et du multimédia a relevé le défi d'apporter une réponse contemporaine pertinente à un maître incontesté de l'histoire de l'art suisse. Il y a longtemps qu'elle s'intéresse de façon approfondie à l'œuvre d'Anker. Elle-même conçoit son installation, créée spécialement pour l'exposition, comme « un rêve contemporain dans l'univers visuel d'Albert Anker ». Son œuvre se compose de six projections, elles-mêmes constituées de quarante séquences vidéo.