Ouvert jusqu'à 21h le mardi

Comm. de Presse Me 22.04.10

Yves Netzhammer: La Subjectivation de la répétition. Projet B, à partir de mai 2010 et pour une durée indéterminée

Le monde dans un miroir

La Fondation GegenwART du mécène Dr. h.c. Hansjörg Wyss présente sa dernière acquisition : une installation monumentale d'Yves Netzhammer, composée d'images, de sons et de projections. Pour le public, c'est un monde fascinant à expérimenter.

Extérieurement, l'installation d'Yves Netzhammer (né en 1970 à Schaffhouse en Suisse) est un habitacle de forme triangulaire aux murs sans décor, à l'intérieur, c'est un univers d'images en pulsation investissant la totalité de l'espace. Les deux murs sont recouverts de miroirs et le visiteur est comme dans un cabinet de miroirs. Au coin du triangle, se dresse la silhouette d'un arbre en bois et des feuilles gisent au sol. À l'intérieur, trois projections vidéo diffusent des images de violence mais aussi des images où êtres humains, animaux et plantes se confondent. Une œuvre sonore complexe de Bernd Schurer, spécialement composée pour l'installation, complète le dispositif. La réflexion dans les miroirs duplique les projections dans l'espace, mais aussi le spectateur lui-même. Son image entre en interaction avec les images projetées et l'on a l'impression d'être face à un univers multidimensionnnel.

Monde réel et contre-monde
Il est question dans cette installation, comme très souvent chez Yves Netzhammer, de contacts et de relations entre l'homme, l'animal, les objets et le monde, et de critique de la civilisation. Il y est aussi question d'adaptations et de métamorphoses d'un être à l'autre. Cette capacité de transformation remet en cause la stabilité identitaire, mais elle renvoie aussi à ce qu'il y a de fondamentalement commun à tous les êtres vivants. L'installation de Netzhammer est, d'un côté, un « contre-monde » s'opposant au monde réel, mais, de l'autre, c'en est aussi le reflet. L'univers visuel des vidéos entre en dialogue avec le monde du spectateur qui devient lui-même un élément de l'œuvre.

Projet A et Projet B
L'installation d'Yves Netzhammer fut présentée pour la première fois à la Karlskirche de Cassel dans le cadre du programme associé officiel de la Documenta 12 (2007). Il s'agit du pendant de La Subjectivation de la répétition. Projet A, présenté à la même période dans le Pavillon suisse à la Biennale de Venise. Le Projet A était une installation tout aussi monumentale où un plan incliné faisait le lien entre la façade extérieure et l'intérieur du pavillon. La façade était recouverte de dessins au pochoir et à l'intérieur était diffusé un film vidéo d'une durée de 42 min 24. Tandis que le projet A prenait essentiellement la forme d'une intervention tournée vers l'extérieur, le Projet B est orienté vers l'intérieur. L'action est circonscrite à un espace intérieur qui implose littéralement sous l'effet de la réflexion sur les murs latéraux.

L'installation est visible au Musée des Beaux-Arts de Berne pour une durée indéterminée.

Acquisition de l'œuvre : Fondation GegenwART, Dr. h.c. Hansjörg Wyss
Soutien à l'installation de l'œuvre : Credit Suisse, partenaire du Musée des Beaux-Arts de Berne, et Fondation Ernst und Olga Gubler-Hablützel

Commissaire : Kathleen Bühler, conservatrice pour l'art contemporain du Musée des Beaux-Arts de Berne