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Comm. de Presse Ma 16.03.11

DISLOCACIÓN. L'enracinement culturel à l'époque de la globalisation, 18.03. - 19.06.2011

Le Chili est partout

À l’occasion du bicentenaire de l’indépendance du Chili, l’artiste helvético-chilienne Ingrid Wildi Merino a été invitée par l’ambassade suisse à Santiago à concevoir une exposition. Pro Helvetia ainsi que d’autres fondations et institutions ont permis à ce projet exemplaire d’échange culturel de voir le jour et il est aujourd’hui présenté au Musée des Beaux-Arts de Berne. Les œuvres que l’on peut y voir ont été créées spécialement pour l’exposition par 14 créateurs originaires du Chili et de la Suisse et ont donné naissance à un projet de recherches artistiques qui examine les conséquences de la globalisation sur toute la planète, mais aussi ses racines historiques.

Les artistes ont été invités à se saisir du thème de la « Dislocación » en s’appuyant sur l’exemple du Chili et à soumettre à leurs analyses artistiques les conditions générales d’existence à l’époque de la globalisation. Vingt ans après la fin de la dictature d’Augusto Pinochet, ils s’intéressent entre autres à l’héritage laissé par cette dictature et à l’impact des excès redoublés de la politique économique néolibérale sur leur quotidien.

Chili – Suisse : un projet de recherches artistiques 

Le titre Dislocación, qui peut signifier le déplacement, le transfert, ou encore la dislocation au sens médical du terme, fait allusion au fait que les communautés « déplacées » ou « disloquées » et les processus sociaux sont perturbés par l’impact des politiques économiques néolibérales. En tant que moteur de la globalisation, le néolibéralisme détruit les marchés locaux, ce qui a entre autres pour effet de provoquer des mouvements de migrations. Partout dans le monde, des êtres humains sont contraints par les évolutions politiques et économiques à être mobiles, flexibles et adaptables ; ils sont obligés de se déplacer là où l’on a besoin d’eux, à la recherche de meilleures conditions économiques et sociales de survie. Les migrations résultent de la perte des fondements matériels autochtones de l’existence, elles détruisent les structures sociales et remettent en question les identités culturelles existantes. Les artistes de l’exposition étudient les conditions de vie des individus dans un monde globalisé et présentent leurs « données », collectionnées de longue date, sous forme d’interviews, d’essais vidéo et de photographies. Ils proposent aux spectateurs de nouvelles voies vers la connaissance de phénomènes qu’ils illustrent de façon concrète et que l’on peut observer partout sur la planète : le déracinement et l’existence apatride, les problèmes liés aux déficits d’intégration, le refoulement des marginaux, le manque de logements, et l’absence de travail et de perspectives. Mais il est aussi évident que chacun d’entre nous n’a d’autre choix que d’apprendre à vivre avec les défis posés par la globalisation.

Le soutien de Pro Helvetia

La fondation suisse Pro Helvetia a permis, avec d’autres fondations et institutions, de réaliser Dislocación, un projet exemplaire d’échange et de recherche, qui fut d’abord présenté à Santiago du Chili, avant de l’être aujourd’hui à Berne, soit deux villes aux contextes culturels et politiques différents. L’exposition s’accompagnera au Musée des Beaux-Arts de Berne d’un symposium d’une journée qui se tiendra le 20 mars avec les artistes et les auteurs participant au projet et comprendra des discussions et des films présentés au Kino Kunstmuseum.

Avec des œuvres de : Ursula Biemann, Sylvie Boisseau & Frank Westermeyer, Juan Castillo, Thomas Hirschhorn, Alfredo Jaar, Voluspa Jarpa, Mario Navarro, Bernardo Oyarzún, RELAX (chiarenza & hauser & co), 000Estudio, Lotty Rosenfeld, Ingrid Wildi Merino et Camilo Yáñez