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Communiqué de presse

Zarina Bhimji, 01.06. – 02.09.2012

Un regard mesuré mais tenace

Le Musée des Beaux-Arts de Berne présente en collaboration avec la célèbre Whitechapel Gallery de Londres la première exposition rétrospective de l’artiste britannique Zarina Bhimji, photographe, cinéaste et créatrice d’installations. Dans ses œuvres, Bhimji s’intéresse aux migrations, à la globalisation et à l’histoire postcoloniale, en critique mesurée de son époque et sur un mode poétique.

Zarina Bhimji est née en Ouganda de parents indiens en 1963 et elle a grandi dans ce pays jusqu’au jour où Idi Amin en a expulsé la population d’origine indienne. Elle a fait ses études d’art à Londres. Elle a participé à de nombreuses expositions de groupes internationales et fut nominée pour le Turner Prize en 2007.

Une quête poétique de traces
L’œuvre de Zarina Bhimji est marquée par son expérience de l’exil et la variété des contextes culturels dans lesquels elle a vécu. Ses films et ses photographies poétiques sont autant de quêtes de traces liées à son histoire. Elle construit des fragments de récits en mêlant des souvenirs et des intuitions personnels à des faits de l’histoire postcoloniale de ses pays d’origine. Elle développe ainsi une vision subjective du présent de trois continents (l’Europe, l’Afrique et l’Asie) et de la complexité de leurs relations culturelles, ethniques et politiques. Les liens de Bhimji avec l’Afrique, l’Inde et l’Europe la conduisent à ne pas faire de ses œuvres le lieu de réquisitoires ou d’analyses politiques, c’est-à-dire de mises en accusation, mais celui de voyages dans des lieux et des paysages de son histoire en vue de l’exploration de leur beauté.

Une approche sensible de la vérité
Bhimji aborde l’histoire et la vérité à travers la poésie et la beauté. Son scepticisme vis-à-vis du documentaire comme outil de recherche de la vérité lui fait préférer une approche aux forts accents poétiques. Comme elle le dit elle-même, elle aspire à « exprimer ce qui est de l’ordre de l’intuition » et qui atteint le spectateur à travers la beauté visuelle de ses œuvres. Pour autant, ses films et ses photographies, dont les êtres humains sont totalement absents, ne sont ni des idéalisations ni des compositions sentimentales. Elle agrémente ses œuvres filmiques d’environnements sonores, aux effets parfois étranges, composés d’enregistrements d’informations radiodiffusées, de bruits de l’atmosphère environnante et de trames musicales. Ses œuvres montrent aussi les traces de la violence de l’histoire : des impacts de balles dans une entrée d’immeuble, des fusils alignés en Ouganda, des murs griffonnés d’inscriptions ou le visage écaillé d’une statue de la reine Victoria sont autant d’indices d’évènements tragiques. Il se joue dans ses œuvres des drames silencieux et profonds. Son regard distancé, qui ausculte avec mesure mais avec ténacité la grâce cachée des lieux et les cicatrices de l’histoire, aspire autant à l’objectivité qu’à l’engagement.

Le premier panorama complet de l’œuvre
À côté d’éléments d’installations photographiques et filmiques (appartenant notamment au Victoria & Albert Museum de Londres), seront présentés le film Out of Blue (2002), encore jamais montré en Suisse, et le dernier film de l’artiste, Yellow Patch (2011), produit spécialement pour l’exposition. Comprenant une trentaine d’œuvres et de séries, l’exposition est le premier panorama complet des vingt-cinq années de création de Zarina Bhimji.

Contact:
Brigit Bucher, brigit.bucher@kunstmuseumbern.ch , T +41 31 328 09 21
Images:
Marie Louise Suter, press@kunstmuseumbern.ch , T +41 31 328 09 53