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Comm. de Presse Ma 23.04.2013

Mythes et mystères. Le symbolisme et les artistes suisses, 26.04. – 18.08.2013

L’attraction du mystérieux et de l’étrange

A travers quelque 200 œuvres, parmi lesquelles de nombreuses œuvres clefs de l’époque, l’exposition Mythes et mystères. Les artistes suisses et le symbolisme s’attache à mettre en lumière le rôle essentiel joué par les artistes suisses au sein du symbolisme sur le plan international. Elle met en regard des artistes suisses d’envergure, peintres, sculpteurs, dessinateurs et photographes, et des artistes symbolistes des pays voisins. Un tiers des œuvres exposées provient de la collection du Musée des Beaux-Arts de Berne. Ont été adjoints à cet ensemble des prêts en provenance de musées suisses et de collections étrangères d’exception. Le tout compose un panorama du symbolisme inédit qui se distingue par l’originalité de son propos et par la rareté et la diversité des œuvres présentées.

Le symbolisme est apparu dans l’art à Paris autour de 1890, notamment à l’instigation d’artistes suisses comme Ferdinand Hodler, Carlos Schwabe et Félix Vallotton. L’art symboliste est constitué d’œuvres qui vont à l’encontre de la réalité visible. Elles montrent des réalités qui ne sont pas attestées scientifiquement mais qui existent dans les représentations mentales. Des œuvres majeures de Ferdinand Hodler, Félix Vallotton, Arnold Böcklin, Carlos Schwabe et Giovanni Segantini côtoient dans l’exposition des chefs d’œuvre de Gustav Klimt, Fernand Khnopff, Franz von Stuck, Gaetano Previati, William Degouve de Nuncques, Hans Thoma, et d’autres encore. Organisée par thèmes, l’exposition est composée de peintures, de dessins, de photographies, d’œuvres imprimées, de livres, d’affiches et de sculptures. 

Territoires de la nostalgie et de la perception sensible
Le symbolisme n’est pas un style mais relève d’une posture. Le mouvement international se donne pour programme vers 1890 de rompre avec la réalité profane d’un âge industriel marqué par la technique, l’urbanisation et l’anonymat de la société de masse. Les symbolistes révèlent le caractère froid et figé de la face rationnelle du monde, derrière laquelle la vraie vie, le mystérieux et le merveilleux exercent leur attraction, mais où guettent aussi l’étrange et le pulsionnel. Les artistes ont pour mission de proposer une expérience sensible de la réalité perdue, du mystère, de la beauté et de la vérité. Le symbolisme s’est intégré à différents mouvements artistiques dont il a métamorphosé les modes de création. Il est marqué par le sentiment funeste d’une fin en train d’advenir et par l’espérance d’un renouveau à venir, ce en quoi il se montre proche de l’époque actuelle. Ce ne sont pas seulement les frontières entre les arts qui se dissolvent, c’est aussi la position de l’être humain face à la nature qui change. Cet être humain, après avoir été secoué par les violentes tempêtes du romantisme, en revient de plus en plus aux valeurs du spirituel par lesquelles il cherche désormais plus à entrer en relation avec le cosmos qu’avec le divin.

Des questions existentielles de notre temps
L’exposition porte le titre de Mythes et mystères parce que les symbolistes voulaient montrer au cœur d’un monde désenchanté qu’aucune société ne peut vivre sans valeurs spirituelles, sans rêve et sans promesse de bonheur. Le genre aujourd’hui tellement en vogue et largement diffusé de la fantasy n’est finalement rien d’autre, c’est du moins un de ses attributs, qu’un rejeton tardif du symbolisme. En ce sens, l’exposition n’est pas seulement le lieu d’un examen approfondi des grands classiques de l’art fin de siècle, elle fournit aussi des réponses à des questions existentielles de notre temps.

Contact : Brigit Bucher,
, T +41 31 328 09 21
Visuels : Marie Louise Suter, , T +41 31 328 09 53