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Comm. de Presse Me 19.11.2014

Nakis Panayotidis. Voir l‘invisible, 21.11.2014 - 15.03.2015

Objets évanescents et magies lumineuses

Né à Athènes en 1947, Nakis Panayotidis poursuivit des études d’architecture et d’art à Turin et à Rome avant de s’établir en Suisse en 1973. Il partage depuis lors son temps entre Berne et l’île de Sérifos, dans les Cyclades. Le Musée des Beaux-Arts de Berne avait déjà organisé en 1994 la première exposition de musée de Nakis Panayotidis. Vingt ans plus tard, durant lesquels l’artiste s’est acquis une reconnaissance internationale soutenue par de nombreuses expositions personnelles, le Musée des Beaux-Arts de Berne consacre une vaste rétrospective à cet éminent représentant de l’Arte Povera dont l’œuvre se caractérise par sa grande diversité formelle et stylistique.

Panayotidis aime son époque, même si la mythologie et l’art antique font partie intégrante de sa vie. Faisant preuve d’un réalisme affirmé, il ne s’intéresse qu’à ce qu’il voit face à lui. VEDO DOVE DEVO. Ces trois mots inscrits en lettres lumineuses sur la façade du Musée des Beaux-Arts de Berne résument à eux seuls le principal message de Nakis Panayotidis. « Je vois là où je dois (voir) ». Tout est une question d’angle de vue, la perception n’est jamais univoque. En perpétuel mouvement, l’art de Panayotidis associe la lumière à la vie. Il y est toujours question de cet instant où les contraires s’immobilisent momentanément dans une position d’équilibre : le flux et le reflux, l’inspiration et l’expiration, l’élan et la chute, le jour et la nuit, la vie et la mort. Le mouvement et le changement sont les motifs majeurs de toute son œuvre.

L’œuvre d’un infatigable improvisateur
Dans ses sculptures, ses installations photographiques, ses tableaux et ses œuvres en néon, Panayotidis rend compte du sens, de la valeur et de la vérité de ce qu’il voit. Son art a pour but de mettre en évidence et de faire apparaître dans l’instantané d’une image produite par le hasard ce qui, au-delà de l’instant, relève de la permanence, et donc de donner à voir ce qui est de l’ordre de l’invisible. Nourrie de philosophie et de mythologie, de justice sociale et de liberté intérieure, toute l’œuvre de Panayotidis se rapporte aux questions fondamentales de l’existence. L’artiste tire son inspiration et ses matériaux de l’environnement où il se trouve. Infatigable improvisateur, il fait des réalités qui l’entourent le point de départ de toute nouvelle création. Ancré dans la tradition de l’Arte Povera, il utilise des matériaux aussi divers que la pierre, la paille, le plomb, le fer, le cuivre, les ampoules, ou encore des objets usagés ou promis au rebut. Il n’en a pas moins recours à des matériaux nobles, le bronze, par exemple, que toutefois il ne traite comme tel mais comme il le ferait de n’importe quel mélange de terre et d’eau. Il a le goût de l’accidentel et de l’éphémère, ce qu’atteste sa prédilection pour la lumière et la vapeur d’eau. La vapeur d’eau métamorphose ses sculptures en objets évanescents, les tubes en néon dissimulés derrière ses photographies ou ses dessins transforment ses images en magies lumineuses, le goudron pétrifié gonfle ses œuvres sur papier de figures menaçantes et ses écritures en néon renversées sont le lieu d’énigmes à déchiffrer.

Une exposition conçue en étroite collaboration avec l’artiste 
Cette rétrospective s’inscrit dans le cycle des expositions consacrées aux artistes d’envergure qui ont des liens avec la ville de Berne. Réalisée en étroite collaboration avec l’artiste, elle réunit des sculptures, des installations, des peintures, des dessins et des photographies des années 1970 à nos jours – une place particulière étant réservée aux œuvres spécialement conçues par l’artiste pour l’exposition. Obéissant à un ordre chronologique décroissant, le parcours entraîne le spectateur dans une temporalité à rebours de l’œuvre. Des travaux anciens font l’objet de mises en scène nouvelles, ou sont associés à d’autres plus récents, ce qui témoigne de la part de Nakis Panayotidis d’une absence de distinction entre ses différentes périodes de création, et donc d’une abolition des frontières entre l’ancien et le nouveau. 

Contact : Brigit Bucher, , T +41 31 328 09 21
Visuels : Marie Louise Suter, , T +41 31 328 09 53