Ouvert jusqu'à 21h le mardi

Expositions 19.03.2010 – 25.07.2010

Edward Burne-Jones. «Le Paradis terrestre»

Au printemps 2010, le Musée des Beaux-Arts de Berne sera tout entier placé sous le signe du peintre et dessinateur londonien Edward Burne-Jones (1833-1898). L’imposante exposition monographique que le Musée des Beaux-Arts consacre à ce principal représentant d’un art victorien tardif qui reste encore de nos jours négligé en Europe continentale sera la première à lui être dédiée en Suisse. Elle a été conçue en collaboration avec la Staatsgalerie de Stuttgart – qui possède des œuvres préraphaélites majeures – et elle rassemble une centaine d’œuvres constituée de peintures, de dessins, de meubles et de vitraux de ce maître fascinant du symbolisme anglais.

Le visiteur pourra faire un premier lien entre Burne-Jones   et le symbolisme visionnaire de Ferdinand Hodler puisque le Suisse prit Burne-Jones pour modèle dans quelques-uns de ses tableaux. Le titre de l’exposition fait allusion à une référence majeure de la littérature, The Earthly Paradise (1868), une œuvre à succès de William Morris dont Burne-Jones tira son inspiration pour ses cycles narratifs. Ce titre définit en même temps une des préoccupations conceptuelles fondamentales de Burne-Jones car toute son œuvre peut être comprise comme une contre-proposition idéaliste à la vie quotidienne de l’époque victorienne tardive, une vie prosaïque et marquée par les effets de la révolution industrielle. Dans The Earthly Paradise, Morris, un ami très étroitement lié à Burne-Jones depuis le temps de leurs études à Oxford, puis son compagnon de route et son partenaire commercial, refait dans   une langue archaïsante le récit des mythes et légendes de l’ancienne culture nordique, de l’époque médiévale et de la Grèce classique.

L’association d’éléments classiques et de formes de récit médiévales participe très certainement à la représentation que se faisait Burne-Jones d’un âge idéal, c’est-à-dire d’un Paradis terrestre. Le regard que Burne-Jones pose sur le monde fascinant de l’antiquité, dont l’érotique, le tragique et la brutalité sont parfois très crus, est baigné de la douce lumière d’un temps empreint de solennité et d’idéal chrétien. Dans ses cycles de peinture, l’ex-étudiant en théologie représente des êtres humains dans une sorte de pèlerinage permanent mais dont les différentes étapes laissent déjà deviner la sublimation que promet l’arrivée au bout du chemin.

Au-delà du cycle de Persée, l’exposition présentera d’autres cycles narratifs importants seront visibles dans l’exposition : le cycle de grand format sur Amour et Psyché que Burne-Jones acheva en collaboration avec Walter Crane ou encore les quatre volets du cycle de Pygmalion. C’est à partir de sources médiévales qu’il élabora son cycle chrétien de Saint Georges, ses représentations   féeriques et hautes en couleurs de la Belle au bois dormant et ses âmes pathétiques séjournant sur la rive du Styx.