Ouvert jusqu'à 21h le mardi

Expositions 20.05.2011 – 14.08.2011 CHF 14.00 / red. CHF 10.00

Une œuvre en harmonie avec la vie et la nature

«Vaste champ» Martin Ziegelmüller. Rétrospective

La rétrospective consacrée à Martin Ziegelmüller (né en 1935), qui se tient à la fois au Musée des Beaux-Arts de Berne et au Kunsthaus de Langenthal, est la première exposition d’envergure dédiée à l’œuvre diverse de ce peintre suisse. Elle rend précisément compte de son évolution thématique, de ses débuts à nos jours. Tandis que l’accent est mis au Musée des Beaux-Arts de Berne sur les paysages et les villes, on peut voir au Kunsthaus de Langenthal des paysages de rivières ainsi que des gouaches représentant le monde du travail et des portraits d’amis et de connaissances de la scène artistique.

Les vues surplombant de vastes paysages et des océans d’immeubles urbains et montant vers des ciels de nuages font partie des motifs que Martin Ziegelmüller affectionne particulièrement. Parallèlement à ces vastes perspectives, l’artiste ne manque de concentrer systématiquement son regard sur certains détails : des tourbillons d’eau entre les pierres, des broussailles sur la berge d’un fleuve ou des scarabées morts. Ses thématiques ont au cours du temps fait l’objet de variations et ont été présentées selon des points de vue sans cesse renouvelés : comme des mondes réalistes ou métamorphosés en des univers surréels, reproduisant assez exactement le réel sous la forme de paysages reconnaissables ou le faisant s’estomper sous les traits du pinceau.
Encore influencé à ses débuts par des maîtres comme son professeur Cuno Amiet, c’est en se confrontant à son environnement proche que Martin Ziegelmüller parviendra à créer son propre langage pictural et qu’il poursuivra son chemin indépendamment des courants à la mode. Le proche, les rivières de son enfance, l’activité manufacturière de son village, le ciel sur son Seeland natal sont pour lui des sources d’inspiration permanentes. Il s’intéresse aux ambiances atmosphériques, aux nuages d’orage qui s’amoncellent, à la lumière et à ses miroitements. Plus la représentation est exigeante, plus le désir de l’artiste est grand de se confronter aux effets de la lumière et d’en saisir l’essence en peignant. De nuit, la lampe au front, il peignit les villes de Berne et de Fribourg jusqu’à les dissoudre dans des océans de lumière quasi impressionnistes. Dans la salle d’opération ou dans la fabrique de verre, c’est encore de reflets et d’atmosphères colorées qu’il se préoccupe. Mais il existe aussi chez lui des visions plus sombres, des scénarios d’effondrement, dans lesquels le peintre s’intéresse à l’envers de la civilisation. La nature reconquiert les villes de Berne, de Bâle ou de Zurich, tout comme les ponts d’autoroute, elles sont envahies par la végétation ou noyées sous les inondations. Tandis que Bâle est déchirée par une immense faille, seuls des fragments de la coupole du Parlement fédéral surnagent encore dans Berne à la surface de la glace.